La surdité unilatérale chez l'enfant

Une surdité unilatérale est une perte d’audition à une oreille alors que l’autre oreille présente une acuité auditive normale.

SURDITE-UNILATERALE-ENFANT Chez les enfants d’âge scolaire, la prévalence d’une surdité unilatérale supérieure à 45 dB serait de 2 à 3 enfants sur 1000. Cependant, si on ajoute les pertes de 26 à 45 dB, la prévalence pourrait atteindre 13 enfants sur 1000.

Ce type de surdité est difficilement détectable par les parents ou les enseignants puisque l’enfant semble entendre normalement dans les situations de la vie quotidienne où l’environnement est favorable à la communication. Les difficultés arrivent plus tard, souvent à l’école, lorsqu’il doit comprendre dans un milieu bruyant. Aussi, il devient difficile de suivre une conversation dans un gymnase à cause de la réverbération (phénomène de résonance du son dans un espace clos ou semi-clos après interruption de la source sonore). L’entourage sera donc confronté à un enfant qui semble parfois bien entendre, mais qui, à d’autres moments, éprouve des difficultés à bien comprendre. Cette ambiguïté retarde la consultation avec un audiologiste et le diagnostic se produit ainsi tardivement.

Des situations de handicap bien réelles

La capacité d’entendre avec ses deux oreilles comporte son lot d’avantages dont sont malheureusement privés les enfants avec une perte auditive unilatérale. Ces enfants éprouvent des difficultés à localiser la provenance des sons et à discriminer la parole dans des situations d’écoute en milieu bruyant. De plus, l’effort supplémentaire nécessaire pour comprendre demande davantage de concentration et cause une fatigue chez l’enfant.

Les pertes auditives unilatérales ont aussi des conséquences sur les résultats scolaires : on constate qu’il y a presque dix fois plus d’échecs scolaires chez ces élèves. Ils présentent également environ deux fois plus de difficultés comportementales que leurs pairs.

Les interventions

Pour réduire les situations de handicap et favoriser un développement adéquat, il est important d’intervenir le plus tôt possible en consultant un audiologiste. Ce dernier évaluera l’audition et proposera un plan d’intervention personnalisé qui prendra en considération l’ensemble des facteurs audiométriques, développementaux, éducatifs, etc.

Parmi les solutions possibles, il y a sans aucun doute l’appareillage auditif lorsque la perte auditive unilatérale le permet ainsi que l’utilisation de systèmes MF. Il y a aussi la mise en place de bonnes stratégies de communication en classe:

  • Permettre un placement préférentiel à l’avant, le plus près possible de l’enseignant.
  • S’assurer de la compréhension de l’élève en lui demandant de répéter les consignes.
  • Utiliser des supports visuels.
  • Reformuler certaines consignes.
  • Réduire le bruit en classe.

Voici quelques statistiques:

  • Selon Orthophonie et Audiologie Canada (février 2014), l’âge moyen d’identification de la surdité chez les enfants sans facteurs de risque et en l’absence d’un programme de dépistage universel de la surdité est de 2 à 4 ans au Canada.
  • Selon Audiology Online, l’âge moyen d’identification d’un enfant avec perte auditive unilatérale est de 8,78 ans.
  • Selon l’Association du Québec pour les enfants avec problèmes auditifs, l’âge moyen d’identification d’un enfant avec perte auditive unilatérale est de 7 à 8 ans.

Si vous avez des questions sur la surdité unilatérale, n’hésitez pas à consulter un audiologiste exerçant au sein d'une clinique Lobe. Il se fera un plaisir de répondre à vos questions. Pour connaître la clinique Lobe la plus près de chez vous, cliquez ici.

N'oubliez pas!

Une évaluation par un audioprothésiste est requise afin de déterminer si la prothèse auditive convient aux besoins du patient.

- Downs, M.P. «Contribution of Mild Hearing Loss to Auditory Language Learning Problems.» In R.J. Roeser, and M.P. Downs (Ed.): Auditory Disorders in School
- Mayer, D., et C. Poirier. «L’effet d’une surdité légère et d’une surdité unilatérale chez l’enfant d’âge scolaire.» Réadaptation de l’enfant ayant une déficience auditive. Université de Montréal, 2005.
- Nilsson, M. «Is There Evidence on Which to Base Recommendations for Amplification?» Conférence, Canadian Academy of Audiology Conference. Toronto, 2005.