
Hypersensibilité sonore chez l’enfant
Votre enfant se bouche-t-il les oreilles en présence de bruits forts et soudains, comme le sèche-mains d’une toilette publique, le malaxeur ou les cris d’une foule?
Sachez qu’il n’est pas le seul! Chez le jeune enfant, l’hypersensibilité sonore peut être courante. Différents facteurs peuvent expliquer la présence de réactions négatives aux sons forts.
La maturité cérébrale
Même si l’oreille interne est mature à la naissance, les voies qui relaient l’information auditive jusqu’au cerveau se développent au fil du temps. Ainsi, un enfant, particulièrement en bas âge, ne traite pas nécessairement l’information auditive de la même manière qu’un adulte, notamment en ce qui a trait au bruit.
Les otites
L’accumulation de liquide derrière le tympan peut parfois n’avoir comme symptôme qu’une diminution généralement temporaire de l’audition. On parle alors d’une otite «silencieuse» (otite séreuse), puisqu’elle passe souvent inaperçue. Les réactions aux sons forts peuvent alors être comparées à une sortie au cinéma. Lorsque nous quittons la salle, la lumière nous aveugle, alors qu’elle ne nous fait normalement pas mal aux yeux. De la même manière, un enfant qui entend moins bien en raison d’une otite peut réagir davantage aux sons forts lorsque le liquide se résorbe et qu’il retrouve son acuité auditive habituelle.
L’association négative
La réaction au son fort peut également s’expliquer par une association entre un son et une émotion négative. Par exemple, un enfant qui n’aime pas se faire sécher les cheveux pourrait réagir négativement à ce son.
Voici quelques pistes de solution:
- Normaliser les sons et expliquer à l’enfant qu’ils ne sont pas douloureux pour les oreilles
- Montrer à l’enfant d’où provient le son
- Lorsque possible, expliquer à l’enfant pourquoi le son est fort (ex.: détecteur de fumée)
- Faire participer l’enfant pour lui montrer qu’il peut avoir le contrôle sur le son (ex.: passer ses mains sous le sèche-mains et les retirer)
L’important est de ne pas tenter d’éviter les situations où l’enfant pourrait avoir des réactions aux sons forts, car moins il s’y exposera, moins il s’y habituera. Il est possible d’y aller graduellement au besoin. L’utilisation de coquilles antibruit est à privilégier seulement dans des situations où le niveau sonore pourrait nuire à l’acuité auditive de l’enfant (ex.: festival, concert, course automobile). Autrement, on évitera de les porter pour ne pas surprotéger l’oreille ou nuire aux apprentissages incidents, sauf en cas de recommandation par un professionnel de la santé.
Que faire si les réactions négatives aux sons forts persistent à l’âge scolaire? Pour certaines personnes, on peut parler d’hyperacousie, c’est-à-dire une tolérance plus faible que la moyenne des gens aux sons forts. Si cette intolérance nuit à la réalisation des activités quotidiennes, l’audiologiste peut référer l’enfant en centre de réadaptation s’il le juge pertinent, dans le but de l’aider à mieux vivre avec l’hyperacousie.
N’hésitez pas à consulter un audiologiste pour en savoir plus.