Marcel Bouchard - L'activité physique comme mode de vie

Vous offrez une conférence qui s’intitule Le mouvement, c’est la vie. Quels sont vos conseils pour vieillir en santé?

On n’a pas le choix de vieillir, mais on a le choix de ne pas être vieux. Pour vieillir en santé, on doit mettre toutes les chances de notre côté, et le mouvement nous aide à le faire. Quand on est actif physiquement, on est actif mentalement aussi. Un cerveau dans un corps qui ne bouge pas est un cerveau qui ne résonne pas à pleine capacité.

Avez-vous des exemples d’exercices que peuvent faire les aînés pour se tenir en forme?

Ils doivent bouger ce qu’ils sont capables de bouger. L’important est de rester actif, sans se placer dans des situations dangereuses. Le mouvement sera peut-être moins fluide, mais il faut continuer de bouger. Je dis toujours qu’il faut s’occuper de sa santé plutôt que de sa maladie. Les gens disent qu’ils n’ont pas le temps de s’entraîner, mais ils n’ont pas plus le temps d’être malades! Il faut miser sur la prévention, et les gouvernements devraient faire de même.

Vous avez fait des activités de plein air dans plusieurs régions du Québec. Quels ont été vos coups de cœur?

Je dirais le Québec au complet, pour ne pas dire tout le Canada! Chaque endroit a sa personnalité. Le relief, les cours d’eau, les habitants… c’est ce qui donne à chaque région sa couleur.

Vous passez beaucoup de temps à l’extérieur, été comme hiver. Comment la nature influence-t-elle votre moral?

Je ne sais pas ce que je ferais si je devais rester à l’intérieur! Si j’ai une réunion et qu’il fait beau dehors, j’ai l’impression de manquer ma vie! Si je peux reporter la réunion, je vais le faire. Je veux être dehors le plus souvent possible, j’ai toujours été comme ça. J’aime toutes les saisons, je ne suis pas quelqu’un qui resterait dans le Sud. Ici, on peut exploiter le même environnement d’au moins trois façons complètement différentes, c’est génial!

Savez-vous d’où vous vient cette passion pour l’activité physique?

Mon père était très énergique. Ma mère, elle, a eu peur toute sa vie que je me fasse mal! Et j’en ai eu des accidents ! Tu ne peux pas être aussi actif physiquement toute ta vie sans que ça laisse quelques marques. Il faut dire que j’étais assez téméraire! Je pense que c’est dans notre nature. Mon père, à 50 ans, marchait sur les mains! J’ai toujours été attiré par l’activité physique, et ça a toujours été valorisé chez nous. Mon père avait 45 ans quand je suis né, et je ne l’ai jamais vu vieux.

Vous avez été chroniqueur à Salut Bonjour Weekend pendant 28 ans. Comment avez-vous trouvé cette expérience?

J’ai adoré ça, je n’ai pas manqué une seule fin de semaine pendant 28 ans! Ce n’était pas facile au début parce que j’arrivais avec une chronique plein air alors que ça n’existait pas à l’époque. L’équipe a changé sept fois, j’étais rendu le grand-père de tout le monde! J’ai fait au-dessus de 1 100 topos, et je n’ai jamais manqué d’idées de sujets!

Vous avez été professeur d’éducation physique au cégep pendant 35 ans. Qu’est-ce que vous vouliez transmettre aux jeunes qui suivaient votre cours?

Le savoir-être et le savoir-faire. Dans mon cours de plongée sous-marine, je leur apprenais à bien réagir en situation de stress. Je voulais aussi leur apprendre à toucher à différentes disciplines pour qu’ils trouvent ce qu’ils aiment vraiment. C’est le but ultime.