France D'Amour: Droit devant

Rencontre avec une éternelle optimiste

FranceDamour

France D’Amour fait partie du paysage culturel québécois depuis maintenant 28 ans. Toujours aussi prolifique, elle a lancé un Best of de ses plus grands succès en 2018 et un album rock en 2019. Chose certaine, elle ne manque pas de projets ! Rencontre avec une éternelle optimiste, qui croit que le meilleur est à venir.

Vous avez lancé en 2018 un Best of de vos plus grands succès. Êtes-vous rendue à l’heure des bilans? Non, pas du tout. J’ai voulu faire un Best of pour permettre aux gens de retrouver facilement leurs chansons préférées. C’est quelque chose que je me faisais souvent demander et maintenant, après 11 albums, je crois que c’était le bon moment.

Vous avez plusieurs grands succès. Comment avez-vous choisi ceux qui se trouvent sur votre Best of? J’ai sélectionné les chansons qui avaient le plus joué à la radio. Je ne peux pas nécessairement y aller avec mes coups de cœur, parce que souvent il s’agit de chansons qui sont moins connues. Comme la durée d’un album est limitée à 70 minutes, j’ai pu choisir un total de 18 chansons.

La chanson Mon frère en fait partie, et vous dites que les gens comprennent mieux le sens des paroles depuis quelques années. Vous vous en faites parler souvent? Il y a vraiment eu un regain pour cette chanson dans les dernières années, je crois que plusieurs personnes la voient maintenant sous un tout autre angle. Bien sûr, il y avait aussi des gens qui avaient tout compris dès le départ. Pour moi, c’est évident que si j’avais composé cette chanson en 2017, je l’aurais appelée #MoiAussi. Je n’avais jamais trouvé une façon aussi claire de présenter cette chanson.

Vous vous êtes beaucoup impliquée auprès de la relève en musique. Est-ce que c’est toujours le cas aujourd’hui? Je suis moins impliquée, je fais moins d’actions, mais c’est encore quelque chose qui me tient à cœur. Récemment, j’ai été porte-parole pour un spectacle rassemblant plusieurs jeunes filles et j’ai pu leur donner des cours et des conseils. Je trouve ça beau la relève, je trouve qu’ils ont une flamme. Quand on commence dans le domaine de la musique, on veut vraiment réussir. C’est cette flamme qui nous permet d’avancer beaucoup plus vite. Elle fait prendre de l’expérience rapidement et moi ça m’inspire ce type d’énergie!

Est-ce qu’on perd cette énergie avec le temps? Je ne l’ai jamais perdue. Pour moi c’est clair, si un jour je perds cette flamme, cette énergie, je change de métier et je retourne à l’école (rires). Le jour où je n’aurais plus cette flamme, je n’aurai plus d’intérêt à continuer dans le domaine de la musique.

Pensez-vous que c’est plus difficile de percer en musique au Québec aujourd’hui qu’il y a 25 ans?
Je ne le sais pas. C’est certain qu’avant, il y avait moins de gens, c’était plus simple de percer. Par contre, aujourd’hui, il y a les réseaux sociaux qui permettent d’obtenir une visibilité beaucoup plus facilement qu’à l’époque. Il y a de bons et de mauvais côtés à chacune des époques, mais je pense que les gens talentueux finissent toujours par faire leur place.

Au cours de votre carrière, quel projet avez-vous le plus aimé? J’espère que le projet en question est un projet futur et que le meilleur est à venir ! Je ne suis pas une personne nostalgique. Je vis en pensant que mon prochain album sera le meilleur, que je n’ai pas encore composé mes meilleures chansons et que mes plus gros fous rires sont à venir. La barre est haute, je m’en vais par en avant!

Comment prenez-vous soin de votre audition, vous qui avez passé presque toute votre vie dans la musique et dans le bruit ? Faites-vous attention à votre audition? J’ai des acouphènes. Comme j’œuvre dans le milieu de la musique, c’est certain que les risques de développer des acouphènes sont plus élevés. La dernière fois que j’ai rencontré un professionnel, il m’a dit que mon audiogramme représentait la courbe du rock (rires). Malgré tout, j’essaie de ne pas dramatiser la situation.

Avez-vous un souvenir auditif que vous chérissez? Je ne suis pas quelqu’un qui pleure facilement, mais une bonne chanson, ça réussit souvent à me faire verser quelques larmes. Dès que j’entends la chanson Gravity de John Mayer, je me mets à pleurer. Je suis quelqu’un qui a tendance à pleurer de beauté plutôt que de tristesse.

Merci pour cette belle rencontre, France. Votre dynamisme est contagieux !

Photo: Melany Bernier