
La synaptopathie cochléaire pour expliquer la perte auditive
Jusqu’à tout récemment, les chercheurs du domaine de l’audition croyaient que le vieillissement et l’exposition au bruit affectaient un seul type de cellules sensorielles, soit les cellules ciliées.
Or, des études scientifiques récentes ont permis d’identifier un nouveau responsable : la synaptopathie cochléaire.
Qu’est-ce que c’est ?
La synaptopathie cochléaire se définit comme la perte des cellules nerveuses associées aux cellules ciliées. Les cellules nerveuses affectées par la synaptopathie cochléaire servent à la transmission de l’influx nerveux (signaux électriques) des cellules ciliées vers le cerveau.
L’un des aspects importants de la synaptopathie cochléaire est qu’il s’agit d’un marqueur précoce de la perte auditive liée au vieillissement (presbyacousie) et de la perte auditive liée au bruit. En effet, il a été possible d’observer chez des animaux que les dommages aux cellules nerveuses apparaissent avant même la perte de cellules ciliées.
Il est également intéressant de savoir que le rôle principal des cellules nerveuses affectées par la synaptopathie cochléaire est de permettre une écoute optimale dans les milieux bruyants et les situations de groupe. Considérant qu’il s’agit généralement des premiers symptômes rapportés dans les cas de presbyacousie et de perte auditive liée au bruit, on comprend encore mieux l’importance de cette découverte.
Évaluation
Les examens auditifs traditionnels, comme l’audiométrie tonale (audiogramme), ne sont pas conçus pour évaluer la synaptopathie cochléaire. Les cellules affectées par la synaptopathie cochléaire travaillent uniquement lorsque le volume atteint un certain niveau, soit celui d’une conversation. Or, avec l’audiométrie tonale, on mesure les plus faibles volumes pouvant être entendus pour différents sons. D’autres tests permettent de mesurer l’activité électrique du système auditif. Ces tests servent, entre autres, à estimer les seuils auditifs des nouveau-nés. À l’heure actuelle, ces tests ne sont pas suffisamment précis pour être en mesure de quantifier les dommages aux cellules nerveuses impliquées dans la synaptopathie cochléaire.
Même si nous ne disposons pas d’outils de mesure pour le moment, il est important de souligner que des chercheurs du monde entier travaillent activement sur le sujet.
Traitement
Les dommages aux cellules nerveuses affectées par la synaptopathie cochléaire sont irréversibles. Évidemment, la solution idéale serait une régénération des cellules perdues. Bien que des recherches soient en cours pour développer un tel traitement, il ne faut pas s’attendre à voir apparaître un médicament sur les tablettes des pharmacies de sitôt.
Les professionnels de la santé auditive disposent présentement d’options de traitement pour pallier les difficultés d’écoute qui découlent de la synaptopathie cochléaire. Grâce aux dernières technologies de traitement sonore, les appareils auditifs permettent de compenser, en partie, le fonctionnement des cellules perdues. La mise en place de stratégies de communication (ex. : éviter le bruit ambiant, se rapprocher de l’interlocuteur, avoir un bon contact visuel avec l’interlocuteur, etc.) peut également être une solution efficace.
En cas de besoin, il est important de consulter un audiologiste, qui saura vous diriger vers la meilleure option de traitement possible.