La lecture labiale : l'audition sur le bout des lèvres

Conseils pour une lecture labiale optimale

Lecture-labiale

Lorsqu’il est difficile pour une personne de comprendre correctement les messages qui lui sont communiqués, elle aura souvent recours à la lecture labiale pour parvenir à reconnaître les mots et les phrases qui construisent la conversation. Par définition, la lecture labiale se veut l’observation délibérée ou intuitive des lèvres de l’interlocuteur.

Il s’agit d’une stratégie de communication très bénéfique pour l’approche oraliste (communication orale). Toutefois, ce n’est pas un mode de communication en soi, mais bien un support à la compréhension. En effet, la lecture labiale à elle seule permet de comprendre, au meilleur, 30 % des messages. Il est donc fortement recommandé de la combiner à un appareillage auditif ajusté selon les besoins de la personne malentendante pour en tirer pleinement avantage.

Conseils pour une lecture labiale optimale

Cette aide précieuse à la compréhension requiert toutefois certains efforts pour la personne malentendante. La maîtriser demande pratique et patience. L’interlocuteur doit donc être compréhensif et user de certaines astuces pour faciliter la lecture par le malentendant.

Voici quelques exemples de comportements à adopter par l’interlocuteur qui s’adresse à la personne malentendante :

  • S’assurer de faire des phrases simples et courtes en utilisant des mots clairs.

  • Aviser clairement de tout changement de sujet dans la discussion.

  • Éviter de hausser le ton pour être mieux compris.

  • Faire un choix de mots qui facilitent la compréhension (vulgarisation).

  • Respecter le tour de parole lors des discussions de groupe.

  • Se tenir proche de la personne à qui on s’adresse.

  • Être dans un endroit éclairé pour que notre visage soit bien visible (éviter les contre-jours).

  • Dégager le visage (ex. : cheveux).

  • Éviter de mettre ses mains devant sa bouche.

  • Ne pas parler en mangeant.

En plus de ces recommandations qui peuvent faciliter le transfert d’informations, certains aspects langagiers doivent également être pris en compte dans la compréhension de la parole.

En voici quelques-uns :

Les mots parasites

Il s’agit de l’utilisation de mots qui, en soi, n’apportent rien au contenu de la phrase. Ils s’y insèrent de façon souvent involontaire et deviennent des obstacles à la lecture labiale pour celles et ceux qui tentent de comprendre les mots prononcés. Parmi les mots parasites connus, on retrouve, par exemple, genre, ben, faque, full, tsé et chose.

Les fausses liaisons

Par définition, les fausses liaisons sont deux mots liés par une consonne qui n’existe dans aucun des deux mots. Sans nécessairement rendre le message confus, ce petit obstacle à la compréhension peut faire buter la personne qui tente de lire sur les lèvres. L’ajout d’un t, d’un d ou encore d’un z sont les plus fréquents.

  • Il est censé d’être arrivé à cette heure-là.
  • Elle a tété en retard deux fois.
  • Il fait beau zaujourd’hui!

Les accents sociolinguistiques

Les accents ne sont pas un aspect de la langue parlée à éviter ou à corriger, mais il faut garder en tête que le positionnement des lèvres, les mouvements de la mâchoire et même les expressions faciales peuvent varier d’une langue à l’autre. Les personnes qui ont un accent prononcé (en français ou dans une autre langue) peuvent donc simplement articuler davantage pour s’assurer que la personne malentendante saisisse l’entièreté du message.

Le temps nécessaire pour maîtriser la lecture labiale n’est pas proprement défini. C’est un apprentissage continu. Plus la personne malentendante pratique cette stratégie, plus elle gagne en confiance et est en mesure de s’adapter à ses différents interlocuteurs. Elle développe ses propres outils pour bien comprendre, une conversation à la fois.

Saviez-vous que?

Il existe des interprètes oraux pour la lecture labiale. Ces derniers répètent silencieusement les mots prononcés oralement par un orateur afin de permettre à une personne sourde ou malentendante de comprendre. Ces interprètes doivent porter une attention toute particulière à leur articulation, tout en choisissant des termes appropriés pour s’accorder au discours émis.

N'oubliez pas !

Une évaluation par un audioprothésiste est requise afin de déterminer si la prothèse auditive convient aux besoins du patient.